Pascale Hoyois
Romancière
Le roman est disponible en :
- version papier (30,00 €)
grand format (15,5 cm X 23,5 cm) 608 pages
- version numérique (14,99 €)
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(ISBN 9782414588435) :
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Le roman :
Quand on a tout perdu, comment se reconstruire ?
Survivant au génocide des Tutsis au Rwanda, Baptiste n’a pas pu sauver les siens à Kigali. Réfugié de l’autre côté de l’Atlantique, en proie au deuil, à la dépression et au questionnement, il mettra sa vie en danger pour préserver celle des autres en devenant pompier à Manhattan, redonnant ainsi un sens à son existence. De 1994 à 2001, de la tragédie à la reconquête du bonheur, ce roman suit le parcours périlleux et spectaculaire d’un homme empreint de courage et de dignité.
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Un sujet actuel : le génocide des Tutsis est à nouveau au cœur de l’actualité. En 2022, nous fêtons les 60 ans de l’Indépendance du Rwanda, survenue le 1er juillet 1962. En avril 2024, cela fera 30 ans que près d’un million de Tutsis et de Hutus modérés ont été massacrés en 100 jours.
Un sujet universel : le chemin de reconstruction après le deuil est traité à travers une belle aventure palpitante. Le deuil, qui reste un tabou, touche tout le monde.
Le cadre : le génocide au Rwanda en avril 1994, la vie des pompiers de New York dans les années 90, les hits des années 90 : liste des musiques à la fin du roman.
Avis des premiers lecteurs :
Merci !
Merci de contribuer à nous sortir de l'ombre...
AVELINE K., Métisse Tutsie
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L’avis d’une psy
​De Kigali à Manhattan, c’est le long chemin que va prendre Baptiste pour survivre psychiquement alors que l’impensable a détruit sa famille. Le parcours de reconstruction suit le fil du travail du deuil. On y assiste à la manière dont se met en place la résilience. Un beau roman sur l’espoir et la capacité de guérison.
FLORENCE ACKE, Psychologue au Service d’Assistance Policière aux Victimes, Bruxelles -Ouest
Le roman apprécié par un pompier
​J’ai été frappé par le réalisme avec lequel Pascale Hoyois décrit les actions ainsi que la vie de caserne et l’ambiance qui y règne, le matériel utilisé, le travail en binôme… En plus d’être en accord avec la réalité du terrain, sa façon d’écrire donne un roman prenant que je n’ai pas pu m’empêcher de dévorer.
LAURENT DEPAEMELAERE, Caporal pompier ambulancier SIAMU de Bruxelles, Instructeur Ecole du feu Bruxelles
L’avis d’un rescapé
​Survivre est un cadeau et ce cadeau de la vie doit servir l’humanité, celle-là même que les génocidaires et autres auteurs de crimes de masse essaient de détruire chez leurs victimes. Chaque lecteur trouvera dans ce roman une extraordinaire aventure humaine et j’ajoute que chaque survivant du génocide des Tutsis devrait lire le livre de Pascale Hoyois. Tout le monde n’y trouvera pas sa guérison mais la plupart y trouveront l’énergie de se battre, d’aimer la vie, même quand on a tout perdu. On ne guérit pas du génocide mais « Kigali-Manhattan » est un voyage de résilience.
FRANÇOIS-XAVIER NSANZUWERA, ancien Procureur de la République du Rwanda, préfacier du roman
Un lecteur enthousiaste !
​Un roman bien documenté, à la belle plume, dont on a envie de tourner chaque page tant il est riche en aventures et en émotions. Un livre qui ne laissera personne indifférent, qui apporte de l’espoir aux personnes endeuillées et qu’on a envie de lire d’une traite. C’est un roman complet mais on ne se rend pas compte qu’on passe d’un thème à l’autre tellement on est porté par la richesse des personnages. C’est comme un film qui se déroule devant soi. Il y a régulièrement des phrases qui peuvent devenir des citations.
Christian BOUCART, auteur jeunesse, instituteur, compositeur
Un roman poignant
​De manière générale, c’est une histoire juste, poignante et qui tient définitivement en haleine. On sent l’émotion à tous les étages – comme la description des étapes du deuil qui m’ont, à plusieurs reprises, donné des frissons et/ou des larmes aux yeux.
En plus d’être agréable à lire, c’est intéressant : on sent le niveau élevé de recherche, et on apprend sur une partie de l’histoire qui nous concerne, surtout en tant que belge. J’ai dû reconnaitre, presqu’honteusement, que je ne connaissais aucun des détails du massacre des Tutsis.
J’aime beaucoup la mise en abîme des problèmes que rencontre Baptiste en tant que réfugié de guerre et homme noir au Etats-Unis qui, même s’ils datent de 1995, tendent un miroir cru de notre société actuelle, de ces problématiques encore si injustes aujourd’hui.
J’ai adoré le personnage de Pascasia, dont on ressent très bien la bienveillance, l’intelligence et la douceur maternante. J’ai l’impression, à l’issue de la lecture de ce livre, de m’en être fait une amie. C’est probablement le personnage qui me manquera le plus une fois la lecture finie.
Le récit que vous faites de l’horreur atteint parfaitement son objectif : l’horreur est palpable, écœurante, elle frappe en plein cœur, grâce à votre plume sans détour. La scène de la vieille dame rencontrée au bureau de l’ONU dans laquelle elle explique ce dont elle a été témoin reste gravée dans mon esprit des semaines encore après l’avoir lue.
Ce n’est pas un roman facile : tout au long, j’ai eu une sensation de sinuosité, d’escarpement, presque d’étouffement face au désespoir de cet homme si entier, si authentique qu’est Baptiste. C’est un roman indispensable, mais à encaisser.
Finalement, j’ai été extrêmement touchée par, justement, cette authenticité et cette façon d’agir sans compromis de Baptiste : je m’y suis reconnue. Que ce soit lorsqu’il s’agit de nourrir la colère contre les Hutus, de pleurer ses morts, de sauver des vies ou de s’autoriser à nouveau le bonheur et l’amour, il fait le tout avec la même sincérité, et, finalement, ne perd jamais vraiment l’espoir. Oui, il a vécu un drame, mais on sent depuis le début que ce qu’il y a de bon en lui et pour lui n’est pas mort. Il est un exemple de résilience, de générosité et d’amour, qui finit par le sortir du statut de victime pour le faire plonger dans celui de héros.
Je pourrais aussi vous parler de la justesse du personnage de John, son côté aimant mais dur, exigeant, centré sur l’action plutôt que sur les mots (trait que son fils semble ne pas aimer, tout en en ayant besoin) : d’un point de vue personnel, il m’a fait penser à mon propre père.
CAMILLE COOMANS, attachée de presse chez INSTICOM
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​Extraits du roman :
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​8 AVRIL 1994. Parmi la foule des ressortissants étrangers massés dans l’aéroport de Kigali et entourés d’un cordon de casques bleus de l’ONU, Baptiste Munyarukundo Cassat attend d’embarquer. Il n’a jamais aimé prendre l’avion. Il quitte le Rwanda, son pays, pour rejoindre son père américain. Cela fait presque deux ans qu’il n’est pas retourné le voir avec sa famille. Et voilà qu’il repart aujourd’hui vers New York, seul.
Il a vingt-neuf ans. C’est un beau métis à la peau café au lait. Très grand, mince, il a de longues jambes et des bras musclés. Il a toutes les caractéristiques de l’idée qu’on se fait d’un Tutsi : sous ses cheveux crépus coupés très court, il a un visage triangulaire au front haut, avec de grands yeux tristes en amandes, un nez fin, des lèvres épaisses et de petites oreilles. Son crâne bombé surplombe un long cou. Son élégance naturelle lui donne du charme. Sa chemise blanche, retroussée jusqu’au-dessus des coudes, est salie, déchirée par endroits. Sa fine cravate anthracite et son pantalon noir sont chiffonnés. Ses chaussures sont poussiéreuses d’avoir arpenté une partie de la nuit la terre orangée des routes. Il a enlevé son sweat-shirt noir pour l’accrocher à son sac à dos, qu’il tient serré contre lui comme si c’était le plus précieux des trésors. Il n’est pas le seul à offrir un aspect pitoyable, dans cette foule éreintée qui attend.
On appelle les passagers pour le vol 747 vers New York-J.F.K. Baptiste se lève et suit les autres vers le tarmac. Il n’a plus peur de l’avion maintenant. Il n’a plus peur de rien. Sa plus grande crainte est passée. Il ne peut en exister de plus terrifiante que celle qu’il a vécue. Toutes les autres appréhensions lui semblent ridicules désormais. Il ne comprend pas comment il a pu survivre et organiser sa fuite après cette angoisse atroce qui s’est réalisée. Il n’a rien vu. Il a tout entendu. Puis il a constaté que les faits peuvent être pires que la peur elle-même.
Inlassablement, depuis des heures, il ressasse le même cauchemar, il revit toute la scène.
*****
Le soleil est entré dans la rue. Baptiste est campé sur ses deux pieds un peu écartés. Son regard se porte au loin, au-dessus des voitures et des hommes. Il a retrouvé sa dignité. Son honneur - qu’il avait perdu en échouant à sauver les siens - lui a été rendu aujourd’hui. Il a sauvé un enfant des flammes.
On entend les sirènes du camion des pompiers arriver. Il est suivi d’une ambulance. Les hommes du feu déploient leur échelle et déroulent leur lance d’incendie. Certains rentrent par la porte d’entrée de la maison, deux autres entreprennent de grimper sur l’échelle avec leur tuyau pour arroser le quatrième étage. Un ambulancier s’occupe de l’enfant pendant que le père raconte ce qui s’est passé à un pompier avant de désigner Baptiste. Le pompier va vers lui et l’apostrophe :
– Alors, Monsieur, on me dit que c’est vous qui avez sauvé cet enfant. Vous avez escaladé cette façade jusqu’au quatrième ?
– Oui. Je n’ai pas le vertige. Parce que je suis alpiniste, vous comprenez, alors pour moi, c’était un jeu d’enfant !
– Et vous êtes entré à l’étage en brisant un carreau ? fait l’autre en fronçant les sourcils.
– Oui.
Baptiste est surpris par le ton sévère, voire accusateur, de cet homme. Il s’attendait plutôt à être félicité. Il sursaute en entendant le pompier hausser le ton :
– Mais vous êtes complètement inconscient, ou quoi ?
– Mais quoi ? répond Baptiste, énervé. Je savais que je pouvais le faire et il fallait agir vite. Qu’est-ce que vous me reprochez, à la fin ?!
– Je vous reproche que vous auriez pu tomber en grimpant sur ce vieux mur en brique. Je vous reproche qu’en cassant un carreau, vous auriez pu provoquer un « backdraft » - une brusque entrée d’air qui fait exploser les gaz de la fumée. Ce qui aurait pu causer un « flash over » - un embrasement généralisé des objets de la pièce. Vous auriez pu mourir étouffé ou être gravement brûlé. Ce qui nous aurait fait deux victimes à sauver au lieu d’une seule. Se lancer comme ça, sans aucune formation, c’est d’une imprudence folle, Monsieur.
– Eh bien, je ne demande qu’à apprendre ! répond Baptiste.
Le pompier le regarde un instant, interloqué.
– Mais c’est un métier ! Je ne peux pas vous apprendre ça en quelques minutes.
– Bien sûr, et loin de moi l’idée de croire que votre travail est facile. Si je veux devenir pompier, comment dois-je faire ?
*****
Le génocide lui avait tout enlevé. Il n’était plus rien d’autre qu’une victime. On l’avait fragilisé, effrité, presque anéanti. Il se relève aujourd’hui renforcé, volontaire, vainqueur ! Voilà sa vengeance ! Voilà sa réponse aux diableries du destin : « VOUS, les Hutus tueurs, et VOUS, les manipulateurs politiques et radiophoniques du Rwanda, et VOUS, les Occidentaux qui nous avez abandonnés, la voici ma revanche : malgré vos abominables méfaits, je suis vivant ! Vivant et rafistolé, ressoudé, en parfait état de marche ! Vivant et prêt à aimer, à donner, à sauver d’autres victimes ! ».